mercredi 27 avril 2011

L’Ascension d’Anouk

Anouk au jardin, Saint-Hilaire-Petitville, 25 avril 2011.
Anouk mène une drôle de vie, comme une double vie, mais c’est une vie heureuse. Surtout, elle sait faire des tas de choses, comme ce lundi de Pâques, dans le jardin, très peu de temps après le passage des cloches. Elle en avait assez de jouer à la marelle, de passer de la terre au ciel en sautillant sur des carreaux, comme le font bêtement toutes les petites filles de son âge. Il y avait plus simple et plus joyeux pour rejoindre le ciel, y compter les moutons et nous les dessiner. Alors sans prévenir, sans crier gare, Anouk s'est envolée. Elle nous a juré de redescendre, un jour… Il y a tant de choses à apprendre tout là-haut !
Con La Donna Cannone, l'ommagio d'Aurora a Anouk !

dimanche 24 avril 2011

La pateaugoire aux illusions

Mirco, La Défense, 17 avril 2011.
Il en est ainsi des vrais chasseurs d'images, ils semblent se dédoubler. L'un reste les pieds sur terre (pour l'appareil photo), l'autre prend les devants et frôle ses précipices imaginaires. Ils sont remplis d'incertitudes, calculent à petits pas, posés l'un après l'autre, très prudemment, presque courbés, sur les terres incertaines, mouvantes et glissantes de la pataugeoire aux illusions.

mardi 19 avril 2011

Le doute n'est plus permis !

Aesculus pavia atrosanguinea (Marronnier à fleurs roses).

Eppur, si muove ! « Et pourtant, elle tourne », avait risqué Galilée avant de rejoindre les enfers… Parfois, il vaut mieux se méfier, ne rien dire, se contenter d’observer. Sous ma fenêtre, par ce dimanche caniculaire (un printemps de réchauffement climatique), ce curieux adorateur des planètes a entamé sa mutation. Le marronnier à fleurs roses s’est pris pour la lune quand elle est pleine, d'ailleurs elle l'était. Il s’est mis à vriller tourbillonnant, de plus en plus vite. Puis il s’est lancé, s’est placé en orbite. J’ai commencé à douter, comme Galilée qui disait aussi : « Le doute est père de la création. » Avant de rejoindre les enfers… Alors je n'ai rien dit. J'ai attendu la lune !



samedi 16 avril 2011

On n'est jamais déçu…

Alors nous ne nous reverrons plus… J’avais oublié la secousse des grandes tristesses. A la fin d'un très beau film, lorsque le mot fine s’est écrit sur l’écran, quand on n’y peut plus rien, qu’on réalise que la bobine ne repartira pas dans l’autre sens, on reste un moment dans la salle, on se tait, on se protège dans le noir du silence. On sait que l’on ne retrouvera pas la vie d’avant. On sait qu’en ressortant, le monde aura encore perdu un peu de ses couleurs. Et il en est toujours ainsi. On n’est jamais déçu…

vendredi 8 avril 2011

Polpo d'amore o colpo d'amore ?

Vinicio Capossela chante l’un de ses derniers titres, Polpo d'amor, en attendant la sortie, le 26 avril, de son dernier album.

Avec quelques images nostalgiques de Gênes que j'aime. Voir aussi sur Youtube.

mardi 5 avril 2011

Les effacés

Place de la Bastille, samedi 2 janvier, journée nationale d'action «Notre santé en danger».

Vous n’avez pas vu ces visages à la télé, et vous ne les verrez sans doute jamais. Non qu’ils soient interdits d'antenne, ce serait trop simple. Ils n’existent pas, ils n’ont jamais existé. Ces femmes et ces hommes qui, par dizaines de milliers dans toute la France ont exprimé une colère sourde, celle du démantèlement méthodique d'un système de  soin qui a pourtant fait l’envie du monde entier, n’ont aucune réalité. Inutile de zapper, ils l’ont été pour vous. Effacés de nos mémoires avant de les avoir effleurées.
Sans commentaire, leur expression dit déjà tout… Ici sous le charme des mélodies d'Agnès venue pousser sa chansonnette et crier avec ses mots la permanence de ces combats.

dimanche 3 avril 2011

Électron libre

Vitrine, boulevard des Filles-du-Calvaire, Paris IIIe.

Électrique éclectique (mais ce n'était pas Noël), je me suis aperçu hier dans le reflet d'une boule pleine de promesses. Électron libre scintillant au bord de la fusion. En promenade, il ne faut jamais négliger la magie des vitrines. Ne jamais oublier que lorsque vous passez, toutes vous observent…

samedi 2 avril 2011

Mon premier cercle

Jean-Jacques, mon frère (1955-2006), Jacques, mon père (1899-1974), Madeleine, ma mère (1912-2002) et notre bienveillante Paula (1905-1977). Repas d'anniversaire pour les 75 ans de mon père, le 27 mars 1974.

Durant la nuit  du 27 mars de cette année, l’irruption brutale d’un songe annuel récurrent m'a rappelé à l’ordre du rituel installé, effaçant une nouvelle fois le blanc de l'oubli pour réveiller le souvenir. Je connais bien ce rendez-vous que mon père me fixe depuis 36 ans la nuit de son anniversaire. De pâles couleurs sont apparues, révélant avec le sien le visage de mes fantômes les plus intimes. Ceux de mon premier cercle. De mes chers si tôt disparus. Mais je ne pouvais que les deviner. J’ai dû frotter fort et longtemps pour effacer la croute que le temps avait déposé sur le souvenir. Mon père ne m’a laissé que des bonnes nouvelles. J’ai cru comprendre qu’ils commençaient à s'ennuyer de moi… Ok, j'ai fait du rab ! Mais promis, je ne tarderai pas.

Trop tôt, trop tard, trop jamais ?

« Quand on a laissé passer le bon moment, quand on a trop longtemps refusé quelque chose, ou que quelque chose vous a été trop longtemps refusé, cela vient trop tard, même lorsqu’on l’affronte avec force et qu’on le reçoit avec joie. »
Bernhard Schlink, The Reader.